Pratique d’un acte vaccinal : revue des mesures devant être prises par les sages-femmes libérales pour vacciner sans danger.
La revue de l’Ordre des Sages-femmes n°53, parue au premier trimestre 2018, rappelle à la page 30, les exigences liées à la pratique d’un acte vaccinal.
L’occasion pour l’équipe Maieuticapp, de guider les sages-femmes libérales sur ce sujet afin de faciliter et d’assurer leur pratique.
L’extension des compétences des sages-femmes pour la prescription (arrêté du 12 octobre 2011) et l’administration (arrêté du 10 octobre 2016) permettent aux sages-femmes libérales de vacciner les femmes enceintes, les nouveaux-nés, et leur entourage. Notre équipe a déjà publié sur ce sujet : Vaccinations : le point sur les vaccins que les sages-femmes peuvent prescrire et administrer
De ce fait, les sages-femmes sont amenées à vacciner plus souvent et dans des circonstances différentes (au cabinet, au domicile des patientes, auprès des conjoints…)
Toutefois, les recommandations du Haut Conseil de la Santé Publique du 23 octobre 2015 doivent être scrupuleusement respectées :
1. Traçabilité
Nécessité de reporter dans le dossier médical ainsi que sur le carnet de santé (partie vaccinations) :
- le nom et le numéro de lot du vaccin injecté
- la date de l’injection
- l’identification du praticien
2. Déclaration des effets indésirables
En tant que professionnels de santé, les sages-femmes doivent prendre des mesures immédiates dès la survenue d’un événement grave suite à une vaccination effectuée. Toutes les démarches pour déclarer sont décrites par la Haute Autorité de Santé (HAS).
3. Possession de traitement d’urgence en cas de choc anaphylactique
Suite à une vaccination, un syndrôme clinique grave, appelé choc anaphylactique peut mettre en jeu le pronostic vital du patient. L’arrêté du 12 octobre 2011 permet aux sages-femmes, en cas d’urgence, en l’attente du médecin, d’utiliser de l’adrénaline injectable par voie sous-cutanée dans les cas d’anaphylaxie.
L’article Traitement du choc et bon usage de l’adrénaline de la revue française d’allergologie et d’immunologie clinique rappelle les notions importantes :
- peut toucher 1% de la population générale
- délai d’apparition inférieur à une heure (moyenne=15 min)
- signe prédominant=urticaire/ critères de gravité= bronchospasme, hypotension
- pronostic conditionné par le délai d’administration de l’adrénaline
L’adrénaline, médicament adrénergique va agir directement sur le système cardiovasculaire et le système respiratoire. Il s’oppose aux effets potentiellement mortels de l’anaphylaxie en entrainant une constriction rapide des vaisseaux sanguins, une relaxation des muscles des poumons pour faciliter la respiration, une réduction de l’oedème et une stimulation des battement du coeur.
A noter :
- aucun effet n’est attendu sur l’enfant allaité après utilisation du dispositif d’adrénaline injectable chez la mère allaitante.
- il n’existe aucune raison connue empêchant d’utiliser l’adrénaline en cas d’urgence allergique.
Posologie :
- En fonction du poids du patient : 0,01 mg/kg
- La dose pédiatrique usuelle (de 15 à 30 kg) est de 0,15mg d’adrénaline (en IM dans la cuisse)
- Pour les adultes, adolescents ou enfants de plus de 30kg, d’autres formes sont disponibles.
Il semble nécessaire que les sages-femmes possèdent des dispositifs d’adrénaline injectable au cabinet ou lors de leurs déplacements. Ces derniers se conservent à température ambiante et ont une date de péremption à respecter.
Pour les adultes, la voie sous-cutanée, dans la cuisse est à privilégier.
Maieuticapp, le logiciel de gestion de patientèle, pour les sages-femmes libérales, vous propose un modèle d’ordonnance d'adrénaline injectable.